Principes de base pour protéger la nature et la biodiversité
En France, il n’y pas d’espaces naturels. Tous les paysages sont le résultat de l’utilisation de l’espace par l’homme. Mais, sur chaque espace, dans chaque paysage, existe un degré de naturalité. La nature y est plus ou moins libre, plus ou moins maîtrisée, plus ou moins contrainte.
L’urbanisation, la sylviculture et l’agriculture industrielles ont diminué ce degré de naturalité de manière globale.
Dans le passé, les espaces urbains étaient enclavés dans un milieu où la nature était encore bien développée. Les réseaux de communication mettaient en contact les villes, les villages.
Désormais, tout est inversé. L’urbanisation, la sylviculture et l’agriculture industrielle ont fragmenté les milieux naturels. Milieux qui sont de plus en plus petits et de moins en moins connectés les uns aux autres.
Dans notre société, la nature est-elle une contrainte ou une chance ? Est-elle inutile ? Doit-elle être absolument utile ?
Accepter sa nature
La nature nous fait peur. Sa liberté créatrice, obstinée, en perpétuel mouvement et parfois invisible inquiète les êtres de culture et de maîtrise que nous sommes. Pour mieux l’accepter, il faut la connaître, la nommer, pourquoi pas en profiter et fixer quelques limites pour notre confort psychologique.
Accepter la nature, c’est accepter cette part de soi que l’on ne maîtrise pas : notre inconscient.
Il y a donc un travail sur soi à effectuer pour chacun de nous : non, cette plante qui pousse dans une fissure n’est pas une provocation. Ma toute-puissance n’est pas remise en cause car je peux décider très volontairement de la laisser pousser. Le rapport de l’homme à la nature est une mine philosophique et psychologique. Epops vous invite à réfléchir à votre rapport à la vie sauvage.
Respecter des règles dans la maîtrise de la vie sauvage
La première règle est de ne pas user de pratique pour exterminer massivement et aveuglément la nature. La première question à se poser est « quel est le but précis de mon intervention sur l’environnement ? ». Puis « quelles sont les méthodes les plus respectueuses pour atteindre cet objectif esthétique ou productif ? ».
Le feu dans les talus détruit tout et fragilise physiquement et biologiquement le sol.
Les insecticides et herbicides détruisent la nature sans distinction mais aussi notre santé de manière insidieuse. Les alternatives existent pour la maîtrise des mauvaises herbes ou des ravageurs, notamment dans l’agriculture.
Protection du sol
À la base de la chaîne alimentaire, les plantes ont besoin d’un sol en bonne santé qui les alimente en subtances nutritives. Le sol est un organisme complexe. Un sol décapé et nu doit pouvoir reconstituer un humus au plus vite. L’apport de matière organique comme les broyats, composts ou fumiers est nécessaire pour relancer sa dynamique.
Les sols couverts retiennent l’eau et permettent son infiltration.
Brûler un tas de branchages ou un talus réchauffe l’atmosphère et nous prive d’une précisuese matière organique qui aurait pu donner un excellent compost fertile. Les cendres sont rapidement lessivées et ne profitent que très ponctuellement à la fertilisation.
Créer des réserves naturelles
L’homme est un grand prédateur. La nature a besoin de havres de paix où prendre ou reprendre des forces, de zones dont l’homme et, si possible, ses compagnons les chats et les chiens, sont exclus. Il est nécessaire de mettre des espaces en réserve sur tous les territoires et de toutes les tailles : des espaces déjà riches bien sûr comme les zones humides mais aussi des espaces aux caractéristiques écologiques communes. La surface de ces réserves peut aller de quelques mètres carrés dans votre jardin, de quelques ares dans votre commune, de quelques hectares dans votre « interco » à plusieurs dizaines d’hectares dans votre département ou votre région.
Créer des corridors
La vie sauvage n’a pas de frontières et ne connaît pas de limites. À toutes les échelles, les animaux ont besoin d’être dans un réseau connecté pour pouvoir se déplacer, pour pouvoir manger à un endroit, se reposer dans un autre et se reproduire encore ailleurs. Ils ont besoin aussi de partager et de s’enrichir de la génétique des autres. La solution est simple et utopique : si tout nos réseaux routiers ou ferrés étaient doublés de la même largeur en espace naturel, la mise en connexion des milieux naturels serait assurée.